Découlant tout naturellement de la pièce Revue macabre créée en février 2015, les « numéros macabres » sont une forme particulière, pensée pour les espaces les plus divers, de par leur nature ou leur taille.
Pour Revue macabre, j’ai souhaité m’attacher à l’élaboration d’une « revue », genre protéiforme qui a pris son essor après la première guerre mondiale en France et en Allemagne et qui questionne la logique du numéro. Ainsi, des artistes très différents ont pu proposer leur propre matière à penser, à chanter ou à danser, dans un registre qui leur était propre, et surtout dans un temps absolument resserré. Des temps de grande virtuosité, une frontalité et un engagement pleinement assumés.
Les Numéros macabres sont une composante de cette création, que je propose ici détachés de leur contexte, dans une logique de récital.
Il s’agit ici de traiter le thème de la mort sur un niveau burlesque, voire grandguignolesque parfois, provoquer le rire et le malaise dans le même mouvement. Travailler ce vertige. Et sur le vide succédant le rire, sur ce rien qui laisse l’homme hébété, face à lui-même.
Le travail autour des cabarets berlinois et parisiens, d’après des partitions ou propositions de Sigurd Leeder, Rosalia Chladek, Valeska Gert…, est le support d’émergence d’une matière chorégraphique fondée sur la volonté d’obtenir d’un seul corps un corps multiple, sali ou plutôt « grisé » par l’accumulation des références et des différents états qui en résultent.
Les Numéros macabres sont l’occasion unique de montrer des danses très différentes, tirées du répertoire allemand ou français des années 10 aux années 30, dans leur version originale mais surtout dans des versions « remixées » par nos soins. Différentes aussi, de par leur durée (certaines sont très courtes, d’autres plus développées), mais aussi de par leur nature (théâtrale, clownesque, ou extrêmement exigeantes au niveau du mouvement dansé). D’autres numéros s’appuient sur la possibilité de correspondance avec ces matériaux pour s’élaborer : il peut donc y avoir lieu à des ré-interprétations de scènes de films, par exemple avec les numéros consacrés à Louis Feuillade ou Harald Kreutzberg, qui traitent elles-aussi du rapport à la Mort dans notre société spectaculaire.
Chaque « récital » s’avère différent : en fonction de l’espace choisi, du public visé, du nombre de « performers » au plateau. Il est donné en version salle ou plein air, et nécessite ou non un piano. Sa durée est variable. Il peut être donné sous forme d’un récital de danse avec entracte, d’un seul tenant mais répété plusieurs fois dans une même journée, ou peut aussi donner lieu à de véritables « parcours » dans différents lieux choisis d’un théâtre ou d’une ville.
Aurélien Richard
La presse en parle…
Générique
Conception, dramaturgie musicale et chorégraphie
Aurélien RICHARD
Interprétation
Caroline DUCREST
Julien FANTHOU
Henrique FURTADO PERESTRELO VIEIRA
Miguel DE SOUSA
Aurélien RICHARD
Assistante chorégraphique et notatrice Laban
Christine CARADEC
Masques, perruques et accessoires
Thierry GRAPOTTE
Production
LIMINAL
Co-production
Centre National de la Danse, Pantin ; Le Quartz, Scène nationale de Brest ; Le Mac Orlan, Brest ; Danse à tous les Etages ; Internationale Gesellschaft Rosalia Chladek, Wien ; Ville de Brest.
Avec l’aide au projet de la DRAC de Bretagne.
Avec l’aide à l’accueil studio du Prisme à Elancourt et du Parc de la Grande Halle de la Villette.
Crédit photographique
Olivier Tholliez
Didier Olivré